LES FREE-PARTY, UN COMBAT FACE A LA REPRESSION

Publié le par Chloé Gérard

 Free-party des Malfêteurs/Groseille Crew/DTK/Kurauditive le 28/10/2017 réunissant plus de trois-mille « teufeurs ».

Free-party des Malfêteurs/Groseille Crew/DTK/Kurauditive le 28/10/2017 réunissant plus de trois-mille « teufeurs ».

Chloé Gérard, TL - Lycée des Andaines.

 

La free-party, aussi appelée « teuf », est une fête techno libre où le tarif de l'entrée (donation) est laissé à l'appréciation des participants. La free-party est très souvent organisée en pleine nature ou même dans des bâtiments, hangars abandonnés. Elle est organisée par un ou plusieurs « sound-system » qui « posent du son », c'est-à-dire le matériel de sonorisation, ainsi que des décorations. La free-party ne se limite pas à la musique, car elle est souvent accompagnée de coins « chill-out » où l'on peut retrouver notamment des stands de nourriture, d'eau, mais également de prévention sur les stupéfiants, l'alcool, la sexualité ainsi que les dangers des décibels.

 

Ce mouvent est fondé sur la clandestinité, la liberté et l'auto-gestion. En effet, les organisateurs ne dévoilent pas le lieu de la fête avant la journée, ou bien le soir-même. Le lieu est tenu secret afin d'éviter la visite de la police, car ces rassemblements sont illégaux. Le mouvement des Free-Party est apparu dans les années 90, après le succès des « parties acid house ». En effet, la première free-party de France nommée « Teknival » s'est déroulée près de Beauvais en 1993, réunissant pas moins de 25 000 teufeurs. L'influence des sound-system tels que Spiral-Tribe entraînent les free-party à devenir un phénomène incontournable.

 

A ce jour, de nombreux sound-system se sont crées, et ces soirées deviennent de plus en plus courantes. En effet, si les free-party se sont autant développées, il s'agit pour les teufeurs de lutter contre la répression de celles-ci. Chaque saisie du matériel par la police révolte les fêtards et entraînent des soirées encore plus imposantes ainsi que des manifestations. Si les free-party sont illégales, il s'agit d'une passion avant tout. Un des membres du célèbre sound-system « Groseille Crew » a accepté de me parler de cette passion, ainsi que du succès de leurs soirées :  « Au départ, on a fait ça pour se faire plaisir entre copains, après c'est devenu une passion. Ensuite, c'est également devenu un combat pour défendre les valeurs du mouvement des free-party. Cela va bientôt faire cinq ans que notre Sound-system a été créé. Au début, les soirées dans les champ nous suffisaient, mais les gens étaient de plus en plus nombreux à nos soirées et nous motivaient à faire encore plus, du coup on a commencé à jouer dans la cour des grands en faisant encore plus de caissons, en trouvant des terrains qui sortent de l'ordinaire tout en prenant conscience que le nombre de participants était de minimum 1500 personnes ».

 

Si leurs free-party rencontrent un tel succès, il n'en est pas moins que les organisateurs sont constamment sous surveillance : « Je pense que l'on est un peu traqués et recherchés. Nos portables et nos comptes facebook personnels sont en permanence surveillés.. Notre succès nous joue parfois des tours, comme lorsque les journaux rédigent des articles sur nos teufs. Ils nous donnent une image négative et l’État prend conscience que les jeunes sont de plus en plus nombreux à suivre le mouvement. Étant donné qu'il s'agit de soirées illégales dont l’État n'a aucun contrôle, les médias nous font de mauvaises pubs afin de donner une image dégradante des free aux parents et aux gens hors du mouvement, notamment avec les retraits de permis à cause de l'alcool et des stupéfiants.. » rajoute l'organisateur. Les free-party ne cessent de se répandre dans toute la France, et les sound-system ne comptent pas se laisser abattre par la répression de ce mouvement de musique techno.

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